Samedi 11 octobre. Débroussaillage

Samedi 11 octobre. Débroussaillage

Message non lupar CAPPELLI » Sam 25 Oct 2014 12:33

Nous déclarons la guerre à la ronce.

Consultons le livre du professeur Montegut (« Pérennes et vivaces ») au chapitre Rubus (Ronce, de son nom commun). Nous lisons :

« (…) La ronce est affublée d'un symbole péjoratif par la présence de ses épines récurvées, ulcérantes (...) ». Ulcérantes ? Mais y a de quoi, sans blague. Quand nous voyons à quelle vitesse une ronce décapitée se refait une santé, en un rien de temps, telle l'Hydre de Lerne. Dit en passant, les adjectifs « récurvé » et « ulcérant », ne sont pas dans le Larousse... c'est dire l'étrangeté de l'animal !...

Poursuivons : « (…) l'espèce est entretenue par la reproduction asexuée (...) » et on voudrait nous faire croire que les ronces sont affiliées aux anges ?.. Nous comprenons maintenant pourquoi nous devons utiliser la fourche pour nous battre, les anges contre les diables : choisissons notre camp « queue diable » !

Plus loin : « (…) Les caryotipes vont des diploïdes aux hexaploïdes, triploïdes et pentaploïdes inclus (...) » des noms barbares, pour désigner l'ennemie cruelle que nous bouterons hors de notre territoire. On a eu les Romains, les Huns, les Francs, les Normands, les Anglais et ça suffit comme ça, ce n'est plus supportable.

Ensuite, nous trouvons : « (…) Les tiges sarmenteuses sont arquées, étalées (…) ». Sous des arceaux enjambant les chemins, nous passons en baissant la tête, munis de nos cisailles et nous nous prenons les pieds dans les étalées et nous nous étalons effectivement.

« (…) Les pousses rampantes se marcottent à leur extrémité (...) ». Voilà donc le drame. Le débroussailleur du samedi est condamné à revenir sans répit sur le champs de bataille, sous peine de voir en l'espace d'une nuit, son chemin redevenir un taillis inextricable.

Ensuite, le professeur Montegut affirme que « certaines espèces drageonnent ». Quoi « drageonnent » ? Voulez-vous dire, professeur, que la ronce se couvre de dragées en été ? Mais non, mais non, ça veut dire que la plante, non contente de marcotter, enfante par les pieds. Drageon est le nom du rejeton... adorable, n'est-ce pas ?

Il paraît, pour finir, que la ronce envahit non seulement les pacages mal entretenus (mais ça, c'est bien fait) mais les champs de maïs, parce qu'elle résiste aux herbicides résiduaires. Voilà pourquoi nous combattons à l'arme blanche et à la débroussailleuse, bravement.
Brave, il faut l'être aussi, pour affronter les chemins en fin d'été... non seulement envahis par la ronce, mais aussi par la fausse-vipérine, l'herbe au chantre, la canche en touffe, la houlque laineuse, la paspale, le chiendent et l'ortie, ces herbes aux noms ravissants, hébergent un autre ennemi redoutable, un suceur de sang, un vampire microscopique. J'ai nommé l'immonde Aoûtat... qui saute sur les braves accroupis et s'installe un petit resto sous-cutané.
Ce samedi 11 octobre, Nicole Laurent a été férocement mordue à l’œil par un aoûtat... phénomène assez rare, car la bête ordinairement s'installe là où le vêtement serre (culotte, soutien gorge, ceinture, chaussettes). Elle a souffert le martyre, affirme t-elle, se demande si l'assurance lui paiera sa prothèse, si elle perdra son œil...
L'aoûtat, comme la tique, ne s'attaque qu'aux vertébrés à sang chaud... Donc Nicole ne serait pas un ver... nous sommes assez contents pour elle... c'est quand même consolant.

Pour conclure : il est possible que le débroussaillage des chemins Andrésiens, après lecture de cet exposé, décourage certaines personnes. Mais alors ? Allons nous perdre la guerre contre les envahisseurs par manque de combattants ? Ce serait trop bête...

La parole est maintenant à l'accusée :
- Ronce, qu'as-tu à dire pour ta défense ?
- J'ai la mûre, dit-elle.
Evidemment... la marmelade de mûres, c'est délicieux... Restent malgré tout, les ronciers des pacages mal entretenus ! Avis aux amateurs de confiture.
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Re: Samedi 11 octobre. Débroussaillage

Message non lupar fann » Lun 27 Oct 2014 15:35

Ahah, génial ! Le débroussaillage c'est tout un poème.
L'ennemi est fourbe et violent mais nous vaincrons !
Dressons les aoûtats à manger ces vermines de ronces !… en nous laissant les mûres de côté pour la confiture…
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fann
 
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